Lors du développement de la nouvelle console, de nombreuses idées de nom ont fusé chez Nintendo. Parmi ces pistes, l’une a particulièrement retenu l’attention : « Super Nintendo Switch ». Cette appellation au parfum nostalgique faisait directement écho au glorieux duo NES/Super NES des années 1990. En un clin d’œil, elle suggérait une Switch survitaminée, marquant un saut générationnel tout comme la Super NES avait symbolisé une avancée majeure par rapport à la NES.
Utiliser le préfixe « Super » aurait inscrit la nouvelle console dans la lignée de son héritage et prolongé la tradition de noms évocateurs chère à la marque. L’idée semblait d’autant plus séduisante que le nom capitalise sur la popularité de la marque Switch, tout en lui ajoutant un adjectif valorisant. Toutefois, cette option n’a pas franchi le cap des réunions de brainstorming. L’équipe a préféré adopter une approche plus directe, quitte à rompre avec les habitudes historiques de l’entreprise.
Si le nom « Super Nintendo Switch » a été envisagé, il a été écarté pour plusieurs raisons. D’abord, l’idée de rétrocompatibilité. Contrairement à la Super NES qui ne lisait pas les jeux NES, la Switch 2 pourra faire tourner ceux de la Switch. Nintendo ne voulait pas induire en erreur avec un nom évoquant une rupture totale, là où la nouvelle machine assure une transition en douceur.
Ensuite, le constructeur ne souhaitait pas orienter la perception de la console uniquement vers la puissance brute. Oui, la Switch 2 promet des performances supérieures, mais son ambition est avant tout de prolonger et enrichir l’expérience Switch, pas de proposer un système totalement nouveau et séparé.
Le nom « Super » aurait également pu créer une attente décalée, en mettant trop l’accent sur la technique, là où Nintendo cherche surtout à présenter la Switch 2 comme une nouvelle base solide, fidèle à l’esprit de la première.
Trouver le bon nom pour une console est un exercice délicat. Dans ce cas précis, Nintendo a mené de longs échanges en interne, impliquant plusieurs membres des équipes de développement et de stratégie. L’option « Nintendo Switch 2 » a fini par faire consensus pour sa clarté immédiate et sa capacité à s’imposer naturellement dans l’esprit du public.
Ce choix tranche avec les noms plus originaux des générations précédentes. Il marque aussi une première chez Nintendo, qui jusqu’ici n’avait jamais utilisé de numérotation aussi directe pour ses consoles principales. Mais cette fois, l’objectif était limpide : éviter toute confusion et désigner sans détour la suite de la Switch.
Ce choix n’est pas anodin. Nintendo garde en mémoire certaines décisions de nommage qui ont pesé lourdement. La Wii U en est l’exemple le plus souvent cité. À son lancement, beaucoup de joueurs ont cru qu’il s’agissait d’un simple accessoire pour la Wii, et non d’une nouvelle console. Cette confusion a été fatale à sa carrière commerciale.
Autre cas d’école : la New Nintendo 3DS. Si la console apportait bien des améliorations, son nom – trop vague, peu clair à l’oral comme à l’écrit – a été critiqué pour son manque de lisibilité. Quelques années plus tard, appeler une console « nouvelle » n’a plus beaucoup de sens, et ne permet pas de la situer précisément dans la gamme.
Ces précédents ont renforcé la conviction de Nintendo : un nom de console doit être immédiatement compréhensible, distinctif, et indiquer clairement s’il s’agit d’une évolution, d’une rupture ou d’un produit entièrement nouveau.
Avec Nintendo Switch 2, Nintendo opte pour une dénomination claire et accessible, qui parle à tous les publics. Le chiffre « 2 » marque une nouvelle génération, mais sans rupture brutale. Il prolonge une marque forte, facilement identifiable, et rassure les millions de joueurs qui ont déjà adopté la Switch première du nom.
C’est aussi un signal pour les acheteurs : il s’agit de la console la plus récente, la plus complète de la gamme. Une manière d’éviter les malentendus, notamment dans les rayons des magasins ou dans les recommandations familiales.
Pour Nintendo, le nom « Switch 2 » est donc le fruit d’une stratégie de clarté, une réponse aux erreurs passées, mais aussi un outil pour préparer l’avenir. La firme japonaise joue ici la carte de la continuité maîtrisée, misant sur l’identité déjà ancrée de la Switch pour fédérer ses utilisateurs autour d’un successeur logique, lisible, et pleinement assumé.
Un nom simple. Mais pas choisi à la légère.
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